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10 mars 2017

Fichte, La destination du savant, Vrin Paris, 2016, lu par Florence Salvetti

http://www.vrin.fr/bookpict/2711626733.jpg     Fichte, La destination du savant, Vrin, Bibliothèque des textes philosophiques, Paris, 2016

    On connaît le célèbre mot de Bernard de Chartres rapporté par Jean Salisbury au livre III de son Metalogicon, mot d’après lequel « nous sommes comme des nains assis sur les épaules de géants. Si nous voyons plus de choses et plus lointaines qu’eux, ce n’est pas à cause de la perspicacité de notre vue, ni de notre grandeur, c’est parce que nous sommes élevés par eux ». Fichte doit sa hauteur à deux géants. Le premier est Kant envers qui il est redevable de sa notoriété. Rappelons qu’en 1792, le penseur de Königsberg vient en aide à Fichte connaissant des difficultés financières en pressant son propre éditeur de publier l’Essai d’une critique de toute révélation de Fichte et de le payer immédiatement, ce qui est fait. Mais l’éditeur publie l’ouvrage sans nom (probablement en vue de recueillir un bénéfice plus intéressant d’un livre qui passerait pour un nouveau chef-d’œuvre de Kant plutôt que pour l’essai d’un philosophe inconnu). Ceci explique la méprise générale et initiale sur l’auteur de l’Essai, méprise à laquelle Kant ne tarde pas à remédier en intervenant dans le numéro 102 du 22 août 1792 du Journal Littéraire Universel d’Iéna, rendant ainsi à Fichte son mérite. Deux ans plus tard, Fichte, qui a pour habitude d’envoyer ses écrits à son maître, lui envoie La destination du savant qui rassemble cinq conférences du cours inaugural du philosophe entrant à l’université de Iéna pour y prendre la succession du rationaliste Reinhold, et que les éditions Vrin présentent aujourd’hui  dans la Bibliothèque des textes philosophiques. Mais comme souvent, le geste de Fichte ne trouve pas de répondant, car Kant pressé par l’âge, préfère consacrer son temps à finir son œuvre que de le perdre à lire celle d’autrui.

 

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11 mai 2016

Jean-François Kervégan, La raison des normes. Essai sur Kant, lu par Abdenour Bouklila

https://books.google.fr/books/content?id=c7cZrgEACAAJ&printsec=frontcover&img=1&zoom=1&imgtk=AFLRE71fT3LlfjmVZaadrj3lj5wV3W1FuRJovw4acrTglOmiFP2dfjb8Kwj6dzYYmXHdGiZ_N5HHeZaB3su_DZfEYLB64xqGxWo6epDcCLQ_KEn0_WnOh3uN8AgL0nstugNt9J1WWk02

Jean-François Kervégan, La raison des normes. Essai sur Kant, Paris, Vrin, 2015.

 

L’ambition qui préside à cet essai consiste à étudier les transformations de la pensée kantienne tout en signalant les correspondances entre Kant et Hegel, invitant à cesser d’opposer systématiquement les deux auteurs dans le domaine éthique. La forme de l’essai n’est pas anodine :  son souci d’exploiter les potentialités conceptuelles de la problématique de la normativité chez Kant, l’amène à dégager les lignes de force d’une pensée au-delà de son architecture explicite et des intentions prêtées à son auteur.       

 

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13 novembre 2015

Catherine Malabou, Avant Demain. Epigenèse et rationalité, PUF, 2014, lu par Lucie Wezel

Catherine Malabou, Avant Demain. Epigenèse et rationalité, Paris, PUF, 2014


« Pourquoi un livre de plus sur Kant ? » écrit Catherine Malabou dès l’Avertissement de son dernier livre intitulé Avant Demain et consacré à la postérité de la philosophie critique. Parce qu’il se prépare, dans la philosophie continentale contemporaine, une rupture avec Kant. En effet, trois remises en question majeures du kantisme ont émergé au sein du paysage philosophique contemporain. La première, initiée par Hegel et poursuivie par Heidegger, Derrida et Foucault, interroge le transcendantal au nom de sa rigidité, de sa permanence et de son prétendu caractère de condition sine qua non de la pensée. La deuxième remise en question du transcendantal peut se lire dans la révolution neurobiologique accomplie au tournant des années 1980 : les récentes découvertes sur le fonctionnement du cerveau remettent en cause l’invariabilité prétendue des lois de la pensée. Enfin, ce qu’on nomme le « réalisme spéculatif » semble aujourd’hui asséner le coup de grâce au transcendantal, mettant au jour son absence de fondement et nous invitant à envisager un monde absolument contingent et indifférent à nos structures de connaissance. « Abandonner le transcendantal, tel est bien le nouveau mot d’ordre de la pensée post-critique » : demain se fera sans Kant.

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08 septembre 2014

Claude Obadia, Kant Prophète? Éléments pour une europhilosophie, Ovadia, lu par Maryse Emel

Claude Obadia, Kant Prophète? Éléments pour une europhilosophie, Ovadia, 2013, 172 pages.

Claude Obadia, dans son récent essai (préfacé par Alexis Philonenko) Kant Prophète ? Éléments pour une europhilosophie, propose une lecture des trois Critiques de Kant, qui ne saurait être achevée, comme il l’écrira en conclusion. Il y associe les Opuscules sur l’histoire, que bien souvent on considère comme mineurs. Le projet consiste aussi à montrer que les trois Critiques ne sont pas séparables de l’histoire.

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16 décembre 2013

Patricia Paperman, Care et sentiments, PUF, 2013, lu par Paul Jacqmarcq

Patricia Paperman, Care et sentiments, PUF, 2013

Care et Sentiments est un livre d’une soixantaine de pages écrit par Patricia Paperman, professeur de sociologie au département de science politique à Paris 8. Son propos principal consiste à dégager un espace pour l’étude de l’éthique du care en dehors d’un cadre sociologique et philosophique classique. Elle désire ainsi fonder une méthodologie spécifique lui permettant de décrire la particularité de la dimension morale du care.

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10 juillet 2013

La Beauté, éd. le Philosophoire, lu par Marie-Christine Ibgui

La Beauté, Entretien avec Marc Jimenez, Inédit de Jules Lequier: Fragments sur le beau, éd. le Philosophoire.

Dans son éditorial, Frédéric Dupin explique que la beauté lance un triple défi —à la raison qui ne peut la prouver, mais à qui elle donne à penser, —à la technique qui ne peut la produire même si l’art lui a longtemps été associé, —à la sensibilité enfin, subjective et cependant capable de fonder une communauté de goût. Pour toutes ces raisons, la question de la beauté interroge le philosophe qu’elle inspire, tout en suscitant sa méfiance à l’égard de son pouvoir de séduction.


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14 janvier 2013

Cyrille Bégorre-Bret et Cyril Morana, La Justice de Platon à Rawls, préface d'André Comte-Sponville, (lu par Véronique Longatte)

Cyrille Bégorre-Bret et Cyril Morana, La Justice de Platon à Rawls (préface d'André Comte-Sponville), Eyrolles, 2012. 

L'ouvrage de Cyrille Bégorre-Bret et Cyril Morana, LA JUSTICE de Platon à Rawls, présente de façon chronologique, l’histoire de l’idée de justice de l’Antiquité à nos jours. Dans une visée pédagogique sont exposées ici diverses réflexions sur l’essence même de la justice avant de s’interroger sur les conditions concrètes de sa réalisation.

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