Paul-Laurent Assoun, L’Excitation et ses destins inconscients, PUF, 2013, lu par Mariane Foeillet-Perruche

Chers lecteurs, chères lectrices, 

 

Les recensions paraissent et disparaissent très vite ; il est ainsi fort possible que certaines vous aient échappé en dépit de l'intérêt qu'elles présentaient pour vous. Nous avons donc décidé de leur donner, à elles comme à vous, une seconde chance. Nous avons réparti en cinq champs philosophiques, les recensions : philosophie antique, philosophie morale, philosophie esthétique, philosophie des sciences et philosophique politiques. Pendant cinq semaines correspondant à ces champs, nous publierons l'index thématique des recensions publiées cette année et proposerons chaque jour une recension à la relecture. Au terme de ce temps de reprise, nous reprendrons à notre rythme habituel la publication de nouvelles recensions. 

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Recensions d'épistémologie

P-L Assoun, L’Excitation et ses destins inconscients, PUF, 2013

Paul-Laurent Assoun, psychanalyste spécialiste de l’épistémologie freudienne, ne cesse de creuser son chemin à travers la pensée et l’œuvre de Freud : citons la récente édition critique de L’Avenir d’une illusion qu’il a publiée chez Cerf en 2012, dans une nouvelle traduction de Claire Gillie, agrémentée d’un apparat critique et d’une préface très stimulante sur la portée majeure de cet essai. Dans le même esprit, on attend deux nouvelles traductions, l’une du Moïse et le monothéisme et l’autre de Malaise dans la culture, toujours chez Cerf. Paul Laurent Assoun, très attentif au symptôme social, interroge aussi la clinique psychanalytique contemporaine. De formation philosophique, il a publié de très nombreux ouvrages qui permettent d’éclairer la théorie freudienne à la lumière de son articulation avec les différentes pensées philosophiques qui ont influencé Freud : citons par exemple deux de ses  essais les plus précieux pour le public de ce blog philosophique, Freud, la philosophie et les philosophes, 1976, réédité en Collection Quadrige en 2009 et Freud et les sciences sociales, Armand Colin, 1993, réédité en 2008.

Dans son présent essai consacré à L’Excitation et ses destins inconscients, Paul Laurent Assoun isole un « objet » éminemment caractéristique de la métapsychologie freudienne : on sait que  l’archéologie de la pensée freudienne repose sur les études consacrées aux tissus nerveux. Dès les premiers travaux, consacrés d’abord aux maladies neurologiques, aphasies, paralysies, puis, à la suite de Charcot, aux affections hystériques, toute la pensée freudienne partirait de l’innervation et de ses dérives pathologiques, même si Freud pense, dès l’origine, la behandlung, la prise en charge, comme une Seelenbehandlung :un traitement de l’âme (Freud, 1890a).

Et pourtant, on aura beau chercher, l’excitation n’est pas une notion psychanalytique ; elle est  d’ailleurs totalement absente du Vocabulaire de la psychanalyse de Laplanche et Pontalis (PUF, 1967, réédition Quadrige, 2002),  ouvrage représentatif de la doxa freudienne. Refoulement significatif qui pourrait d’ailleurs porter à croire que toute la théorie freudienne fonctionne elle-même comme pare-excitation : énorme montage théorique et machine à sublimer, écriture de l’excitation, c’est-à-dire passage au tamis de la sublimation de toute l’énergie sexuelle, évacuation de l’excitation sur la scène théorique et clinique, démonstration de la maîtrise du circuit et de son quantum d’énergie. Refoulement assumé et réactivé par l’héritage freudien, puisque Laplanche et Pontalis ont effacé l’excitation du lexique freudien comme s’il s’agissait d’effacer le passé neurologique de Freud. Et pourtant, toute la théorie est  traversée et même innervée par cette notion d’excitation : c’est tout le paradoxe de la pensée freudienne, toujours entre le physiologique et le psychologique. A force de travailler à partir de l’excitation, Freud crée le concept de pulsion, l’un des quatre concepts fondamentaux de la psychanalyse selon Lacan (Séminaire XI, Seuil, 1973). Toute l’économie de l’appareil psychique tourne autour de l’excitation, source somatique et organique, qui est, pour reprendre la métaphore thermodynamique, le moteur et le déclic de la pulsion, qui fait pulser la psyché. On comprend donc pourquoi Freud, s’il part de l’excitation, ne peut en rester là : pour la psychanalyse, l’excitation reste une donnée physiologique dont il s’agit d’évaluer les transformations au cours de la totalité du circuit accompli par l’énergie (ou libido) dégagée par la pulsion. Paul-Laurent Assoun, en réhabilitant à bon droit cet objet déclaré « non psychanalytique », revient donc aux sources de la théorie pulsionnelle et libidinale, aux sources vives de l’activité psychique.

La démarche épistémologique de l’ouvrage est lisible dès son titre. L’excitation et ses destins inconscients fait écho à l’essai central pour la question de l’excitation dans son devenirpulsionnel : Pulsions et Destins de pulsion (Freud, 1915c, en français dans Métapsychologie, Folio essais, tr. Laplanche et Pontalis, p.11 à 43). Même s’il ne s’agit pas uniquement de faire l’historique de la théorie freudienne comme théorie de l’excitation (sexuelle), Assoun y consacre la première partie de l’essai : il faut donc en retracer ici rapidement les grandes lignes. A partir de l’Esquisse d’une psychologie scientifique (1895, projet abandonné et jamais publié de son vivant), Freud évoqueles traces laissées par l’excitation neuronale dans le psychisme. Dans le même temps, dans ses Etudes sur l’hystérie (avec J. Breuer en 1895), il observe l’excitation chez l’hystérique, avec son abréaction, et crée le concept de conversion somatique qui complexifie encore plus le circuit : l’excitation, qui vient de l’organe, tente de passer dans le psychisme puis, suite au refoulement, s’inscrit à nouveau dans le corps, mais avec un déplacement. Le symptôme, localisé dans un nouvel organe, est alors une métaphore de l’organe excité originel : il est à la fois le signe et l’effacement de l’excitation sexuelle refoulée. En 1900, Freud analyse dans le chapitre VII de L’Interprétation du rêve le circuit de la fabrique du rêve avec l’importance des traces diurnes, excitations et incitations à rêver. Enfin, viennent les ouvrages proprement métapsychologiques avec deux essais essentiels Pulsions et Destins de pulsions (1915c) et Au-delà du principe de plaisir (1920g). L’arc de la pensée est on ne peut plus clair entre l’Esquisse et les Etudes sur l’hystérie d’une part et Au-delà du principe de plaisir d’autre part : Freud pense d’un bout à l’autre l’excitation comme un traumatisme, c’est-à-dire comme une effraction. L’introduction duprincipe de plaisir dans le fonctionnement de l’appareil psychique lui permet d’affirmer que celui-ci a pour fonction essentielle de réguler l’excitation (sexuelle) selon le principe de constance. Cet appareil psychique (que l’on peut en ce sens identifier au moi) a pour fonction de jouer le rôle de pare-excitation (Reizschutz) : garder la quantité d’excitation, en provenance de l’extérieur, à zéro, selon le principe d’inertie[1]. Comme le dit Assoun : « C’est donc avec l’introduction du“ pare-excitation ” que l’ancrage de l’excitation dans  la traumatologie freudienne atteint en quelque sorte sa maturité » (p.92).

Au fond c’est l’idée-même du « pare-excitation » qui permet au mieux de saisir la nature excitationnelle – donc douloureuse –  de l’excitation : à mi-chemin entre plaisir et douleur, elle est donc avant tout un trauma qu’il s’agit d’éviter au moi. Telle est la vérité de l’excitation qui apparaît à Freud très clairement dans la pleine maturité de sa théorie métapsychologique.

Dans la seconde partie, Assoun explore plus spécifiquement la métapsychologie de l’excitation dans ses aspects économique, topique et dynamique. L’aspect économique est prégnant sur les deux autres aspects : rien d’étonnant puisqu’il s’agit pour l’appareil psychique de gérer les flux de l’énergie libidinale. Pour décrire ce flux et son circuit, Freud fait appel au modèle thermodynamique en vigueur depuis le début du XIXè siècle. La « machine » humaine doit se réguler, répartir également les énergies entre corps et psyché, l’un tirant son énergie de l’autre. L’invention de la pulsion permet de faire le lien entre l’un et l’autre, entre l’excitation organique et l’excitation intellectuelle : « la pulsion est ce qui justement vient rabattre la psyché sur l’origine excitationnelle, ou inscrire l’excitation au cœur de la dynamique psychique »[2]. Toute la question de la pulsion tient dans cet entre-deux que Freud ne tranche jamais : « la pulsion est-elle l’expression psychique (Representanz dit Freud) de l’excitation ou est-elle elle-même excitation pour le psychique ? »[3]. Cette intrication de l’organique et du psychique, qui est la nature même de la pulsion, trouvera tout son sens dans l’articulation entre le sexuel et le culturel, donc dans le travail de la sublimation, dégagé par Freud jusque dans Le Malaise dans la culture (Freud 1930a).

Dans le même ordre d’indécision sur la nature du lien entre l’excitation et la pulsion, Assoun interroge la distinction entre excitation, satisfaction et frustration, triade essentielle dans la société occidentale, avec ses enjeux économiques – au sens propre cette fois –, subjectifs, et culturels. Le régime de l’excitation appartient-il plus à la satisfaction ou à la frustration ? L’hésitation freudienne à trancher sur cette question parlera à tout un chacun : l’excitation est à la fois prometteuse du plaisir à venir et signe-manque qu’il n’est pas encore au rendez-vous. Toute excitation met pourtant le sujet sur la voie d’une satisfaction qui lui permettra, si elle advient, de revenir à la stase (degré zéro de l’excitation). Freud va même plus loin : la psyché, qui a gardé les traces des satisfactions antérieures, associe, voire identifie, excitation et satisfaction. A rebours, si l’insatisfaction perdure, accumulant une trop grande quantité d’excitation, il est probable que le déplaisir - et donc la douleur - s’installera. De ce déplaisir, qui peut prendre la forme de la détresse[4] , le nourrisson fait l’expérience fondatrice dans le rapport à l’objet premier ;  la psyché en gardera la trace dans le bouillonnant chaudron du  ça.

C’est dans la troisième partie qu’Assoun aborde la partie la plus stimulante, pour ne pas dire la plus excitante, de l’essai. Le point aigu de la pliure pulsionnelle entre corps et psyché active et ne cesse de réactiver l’excitation : c’est sa nature-même. La phénoménologie excitationnelle passe par la corporéité de l’organe excité : elle se manifeste dans le prurit, la toux, l’éternuement, la douleur, l’érection, qui associent de façon plus ou moins « bruyante », pour qui sait l’entendre, la polyphonie du symptôme, entre corps et excitation. Mais, la destinée sexuelle et la destinée culturelle articulant en un même mouvement désir de l’autre et désir du savoir, excitation sexuelle et excitation intellectuelle ne font qu’un dans la destinée de la pulsion de savoir[5]. Telle est la leçon découverte par Freud, à son « corps » défendant, grâce ……aux hystériques, grandes prêtresses en matière de co-extension entre corps (de l’hystérique) et savoir (du maître). Ou l’inverse, puisque l’excitation est bipolaire et que le branchement du sexuel fonctionne sur les deux pôles : dans le transfert, le savoir rend le corps du maître attirant et l’hystérique est riche d’un savoir (sur l’inconscient), insu d’elle-même mais convoité par le maître. Masculin et féminin fonctionnent donc sous le même régime d’excitation : il  n’y a pas de distinction sexuelle en matière d’excitation, il n’y a que du sexuel que l’homme et la femme partagent, plus ou moins imparfaitement ajoutera Lacan, dans la rencontre amoureuse. L’excitation n’a pas de sexe, donc elle est sexuelle. Tel serait le paradoxal cogito de l’excitation.

La partie consacrée à la psychopathologie de l’excitation offre un tableau clinique complet, selon la partition classique freudienne, névrose, psychose et perversion.  Le pervers « idéaliste terrifiant de l’excitation stylisée en jouissance » ne nous en apprendra guère sur son régime de jouissance qui gèle l’excitation, ou la projette sur le « papier glacé » de ses scénarios fantasmatiques, surtout si l’on a déjà lu Sade. C’est surtout dans le tableau clinique de l’excitation sous ses formes paroxystiques que se manifestera la beauté pure de l’excitation devenue symptôme. La crise épileptique, paradigme du paroxysme excitationnel sous sa forme du « haut mal », fascine et terrifie ceux qui en sont spectateurs depuis l’antiquité. Elle manifeste, de façon encore plus critique que le symptôme de l’hystérique, la réalité et l’horreur de l’excitation lorsque le corps en est saisi et que la psyché en est totalement dépossédée. Entre présence massive dans le corporel et absence à lui-même, le sujet ne peut plus se soutenir que par le fading, chute et disparition de la scène sociale, qui pourrait bien être l’enjeu majeur de la crise : sortir du monde, de son trop plein d’excitations, tel serait le désir caché de l’épileptique. D’autres symptômes, sans doute moins bruyants sur la scène sociale, mais pourtant médiatisés sont aussi les héritiers directs de l’excitation : la mal nommée hyperactivité relèverait « simplement » d’une hyperexcitation, elle-même avers d’un syndrome mélancolique. On traite alors chimiquement le symptôme au lieu de l’interroger.  L’addiction sous toutes ses variantes, l’anorexie et la boulimie, toute cette symptomatologie, à première vue fort hétérogène, relève d’un régime excitationnel déréglé. Preuve, si besoin en est, que le propos d’Assoun est pertinent : le découpage nosologique de la psychiatrie traditionnelle ne permet pas d’appréhender leur point commun. Seul le clinicien anthropologue peut avoir ce regard transversal qui lui permet d’être attentif, malgré ses chatoiements, à l’unité du symptôme dans sa logique économique. La multiplication et la mise en avant sur la scène pathologique des dérèglements de l’excitation et de la satisfaction doivent attirer notre attention sur la dimension culturelle de tous ces symptômes. L’hyperactif comme l’anorexique sont pris dans le discours contradictoire de notre société post-moderne qui continue à vanter l’immédiateté du plaisir et la nécessité de la jouissance, tout en plaçant les sujets dans l’impossibilité d’y atteindre.    

C’est pourquoi, dans la cinquième partie, Assoun traitera dans un même mouvement du socio-culturel et de la jouissance, l’acte sexuel et l’excitation étant pris l’un et l’autre dans cette double destinée. Comment vit-on l’excitation dans la société post-moderne, entre stress et dépression, entre crise et stagnation sociale, entre efflorescence des printemps révolutionnaires jetant à la rue des populations en proie à l’excitation du collectif et guerres interethniques manifestant une excitation ensauvagée sourde aux sirènes de l’apaisement culturel ? Sans cesse rejouée sur le terrain de l’intime et sur la scène sociale, l’excitation est-elle la norme et celui qui y manque sur la scène intime est-il montré du doigt sur la scène sociale ?   Assoun renvoie à un texte mal connu (1908) « La morale sexuelle civilisée et la maladie nerveuse des temps modernes »[6] dans lequel Freud rappelle que le rôle essentiel de la culture est de réprimer la pulsion sexuelle, jetant l’homme et la femme moderne  dans une nécessaire (donc tragique) destinée de névrosés, souffrant l’un et l’autre, et dans le meilleur des cas l’un avec l’autre, du hiatus entre objet et excitation. Les temps modernes seraient alors caractérisés comme une longue errance entre amour (idéalisant l’objet donc l’éloignant) et excitation (réensauvageant l’objet donc permettant le désir et la satisfaction mais lui faisant perdre son aura).

 

Pour qui s’étonnera de n’avoir pas trouvé un mot dans cet article sur l’orgasme, qui peut faire figure de « fin mot » de l’histoire en matière d’excitation – ou de « mot de la fin » –, on veut bien s’en expliquer. L’orgasme, évoqué dans les dernières pages de l’essai d’Assoun, se signale par son absence ou du moins par une grande rareté dans le texte freudien : le « plaisir final » (Eindlust) – on le disait bien, c’est à la fin – n’est évoqué dans tout l’œuvre freudien qu’une douzaine de fois, selon Assoun. Faisons-lui en crédit, il sait de quoi il parle. Pour une théorie souvent accusée d’être « pansexuelle », ce nombre à lui seul fait figure de démenti….ou de symptôme, c’est selon. Pour paraphraser Lacan – à propos de la guérison dans la cure analytique[7] –, l’orgasme, selon Freud, vient « de surcroît », comme à la marge, marginalité qui laisse place à d’autres façons pour le sujet de « s’éclater » comme aime à le dire le langage populaire : Freud met souvent en parallèle Ausbruch, (en allemand, éclat, éruption, manifestation subite, comme la crise de rire ou de larmes) et l’orgasme. Et ce déplacement d’accent rappellerait à ceux qui l’oublieraient que la psychanalyse n’est pas la sexologie : Freud est avant tout un homme de culture et le divan une affaire de transfert – donc d’amour.

 

Cet essai sur l’excitation vient à point nommé porter l’attention, non sur la satisfaction, mais sur l’importance des « préliminaires » du plaisir. Ce qui du même coup – si l’on ose dire – remet en perspective le plaisir et le conditionne à ce à quoi il s’articule, discours amoureux, choix d’objet, amour, tendresse, désir, autant d’éléments qui refusent au plaisir la notion d’immédiateté. Le plaisir, dépendant de l’excitation, est « médiat » et, comme le pire, il n’est pas toujours sûr….Il n’est donc pas question de revenir, par l’excitation, sur le terrain du  physiologique, mais de réaffirmer, par elle, l’articulation du sexuel et du culturel. Si, comme l’affirme Freud dès 1908, la modernité c’est l’excitation triste,  il faut y voir l’avènement du manque et donc du désir.

Mariane Foeillet-Perruche

[1]On pourra se reporter à l’article « Pare-excitations » du Vocabulaire de la psychanalyse (op.cit., p.302-303), qui fait pendant à l’effacement de l’entrée « excitation ». On notera que Laplanche et Pontalis écrivent « pare-excitations » au pluriel, tandis qu’Assoun écrit « pare-excitation », faisant de cette dernière un terme générique, sans en distinguer les différentes sources.

[2]Paul-Laurent Assou, op.cit, p.61

[3]Ibid, p.63

[4]Détresse : hilflosigkeit, traduit aussi par dés-aide.

[5]Ce que Sade avait déjà compris, plus d’un siècle auparavant, dans La Philosophie dans le boudoir. Mais cette vérité-là de la pulsion de savoir n’était pas encore prête à être entendue. Et le moins que l’on puisse dire est que le destin actuel de la psychanalyse est la preuve que les oreilles ne sont pas plus disponibles pour en entendre davantage sur cette question……

[6]La vie sexuelle, tr. Laplanche et Berger, Puf, 1969, p.28-46.

[7] «Est-il tenable de réduire le succès de l’analyse à une position de confort individuel, liée à cette fonction assurément fondée et légitime que nous pouvons appeler le service des biens ? […] Il n’y a aucune raison que nous nous fassions les garants de la rêverie bourgeoise. […]Un peu plus de rigueur et de fermeté est exigible dans notre affrontement de la condition humaine… »  Lacan, Séminaire VII, 1959-1960, L’Ethique de la psychanalyse, Seuil, 1986.