• Le dragon :

Une autre créature hautement symbolique fait son apparition, le "grand dragon rouge feu". Représentation ultime du mal, il livre un combat contre l'archange Michael au terme duquel "Il fut précipité, le grand dragon, l’antique serpent, celui qu’on nomme Diable et Satan, le séducteur du monde entier, il fut précipité sur la terre et ses anges avec lui" (Apocalypse XII, 9). La représentation de cette créature est largement développé dans l'article AUTOUR DU HOBBIT 3/3 : La représentation symbolique du dragon dans la culture occidentale).

Découvrez le récit de cette victoire en lisant le passage : Apocalypse, chapitre 12 : le Dragon

 On voit ainsi comment l'Apocalypse n'est pas un simple récit de destruction visant à effrayer les lecteurs, il est également truffé de promesses.

 

 

  • 666, le chiffre de la Bête

 

L'aspect métaphorique de l'Apocalypse est confirmé par la symbolique des chiffres. La tradition hébraïque attribue des valeurs numériques aux lettres de l'alphabet, permettant ainsi d'établir des combinaisons et des sens cachés à tous les mots employés. Bien que le Nouveau Testament ait été rédigé en grec, cette symbolique des nombres invite à proposer des interprétations. L'Apocalypse  a été rédigée au premier siècle de notre ère, à un moment où le Chrétiens  et les Juifs étaient persécutés par les empereurs romains. Il était donc nécessaire d'adopter un langage codé, réservé aux seuls initiés que nous sommes loin d'être. Aussi certains chercheurs ont-ils avancé que le nombre 666 pourrait être associé au nom de Néron ou de Domitien, deux empereurs ayant vécu à cette période. Cela constitue de toute façon un défi pour le lecteur :  "C’est le moment d’avoir du discernement. Que celui qui a de l’intelligence interprète le chiffre de la bête, car c’est un chiffre d’homme : et son chiffre est six cent soixante-six" (Apocalypse 13, 18).

La description qui est faite rappelle les récits mythologiques de ces monstres constitués à partir de plusieurs animaux. La Bête vient asservir l'humanité et affiche sa rivalité avec Dieu ne marquant de son signe ceux qui acceptent de se soumettre.

En plus d'avoir gravé Le Dieu architecte (1794, voir AU MATIN DU MONDE 1/3b), William BLAKE (1757-1827) a également représenté la bête et son chiffre : Le nombre de la Bête est 666 (1805).

 

 


Encore aujourd'hui, le nombre considéré comme maléfique est empreint de mystères, fait trembler certains et s'interroger d'autres. De nouvelles interprétions continuent d'être proposées.

 

 

  • Le Nom de la Rose


Umberto ECO, le célèbre romancier italien, fait part d'un projet intéressant dans son récit Le Nom de la Rose (1982), adapté au cinéma par Jean-Jacques ANNAUD Le Nom de la Rose en 1986. Dans cette espèce de roman policier médiéval, les meurtres commis à l'abbaye et les nombreuses références directes à l'Apocalypse  de Jean entretiennent une ambiance menaçante. L'histoire, riche en symboles et en codes tourne autour d'une bibliothèque mystérieuse, un véritable labyrinthe que qui se révèle dans LABYRINTHES 4/4. Ce lieu de la connaissance contient une science qui fascine, attire et fait peur en même temps. Le savoir doit illuminer le monde mais implique des sacrifices. Le livre est donc bien l'objet de la révélation.

  • Harmaguedon

Le seizième chapitre rapporte que les anges déverseront sur la terre sept coupes provoquant de nouvelles catastrophes. Après cela, les rois du monde entier seront rassemblés pour accomplir une dernière grande bataille. Le lieu choisi est Harmaguedon, la Montagne de Meguiddo, un lieu réel qui avait connu des guerres sanglantes par le passé. L'ampleur et le caractère décisif de ce dernier affrontement ont fait d'Harmaguedon un synonyme de destruction finale. Pour vous en convaincre, lisez l'extrait suivant : Apocalypse, chapitre 16 : la bataille d'Harmaguedon

 

On comprend mieux ensuite pourquoi le terme est repris même dans des sujets non bibliques. Comme dans le film Armageddon (1998) de Michael BAY, dans lequel une météorite menace de percuter la terre et de faire disparaître l'humanité.

 

 

  • Le chaos des mondes


Plusieurs autres films ont voulu imaginer une fin des temps provoquée par des cataclysmes ou des catastrophes naturelles.

 

 

Deep Impact (1997) de Mimi LEDER évoquait aussi un astéroïde fonçant vers la terre et montrait les stratégies des hommes pour échapper à la destruction. 2012 (2009) de Roland EMMERICH jouait sur l'interprétation du calendrier maya fixant la fin d'un cycle en 2012. Certains y voyaient la fin du monde entier. Dans Le jour d'après (2004) de Roland EMMERICH encore, une sorte de fable écologique, les dérèglements climatiques prenaient une ampleur jamais atteinte causant des destructions massives.

 

  • Monde post-apocalyptique

Il arrive souvent que les auteurs imaginent la survie après la destruction. On entre alors dans un univers post-apocalyptique (voir SCIENCE ET FICTION 3/5 : À tous les temps, a. Un futur imparfait). Dans un monde en ruines, où règne alors la loi du plus fort, c'est bien souvent un prétexte à une forme très développée de violence dans les personnages comme dans les situations : le manga Akira (1990 en France) de Katsuhiro ÔTOMO  ;  le film Mad Max 2 (1981) de George MILLER...et bien d'autres en témoignent. La science-fiction est bien placée pour se projeter vers un avenir incertain.

Pour achever de rassurer le lecteur, gardons à l'esprit que le projet de Dieu est de récompenser les plus méritants. La promesse est faite d'offrir un lieu idéal, la Jérusalem céleste, où tous les conflits auront disparu et l'âme des hommes durera pour l'éternité.

La fin dans une semaine : laissons la parole à l'un des maîtres la science-fiction, pour découvrir l'Apocalypse selon J. G. BALLARD.


Prochainement, vous découvrirez le cœur d'or qui se cache sous un masque de fer dans SOUS LE HEAUME DES CHEVALIERS.

 

N.THIMON