Après avoir analysé un sonnet de Ronsard, "Comme on voit sur la branche", et lu quelques autres poèmes construits sur une "image essentielle" (qui permet au poète de trouver dans le monde extérieur un symbole du sentiment qui l'agite), les 1L se sont bravement essayés eux aussi à la poésie. Les Muses sont des filles fantasques, paraît-il, mais beaucoup ont réussi à les amadouer.  Certains sont même allés jusqu'à écrire un sonnet, en faisant marcher droit leurs alexandrins, en polissant leurs rimes! D'autres ont préféré le vers libre ou le calligramme. Ils ont bien mérité de faire partie de la Pléiade et d'ajouter quelques satellites à la constellation des Sept Etoiles... 

Voici le poème de Ronsard

Comme on voit sur la branche au mois de mai la rose

En sa belle jeunesse, en sa première fleur

Rendre le ciel jaloux de sa vive couleur,

Quand l’Aube de ses pleurs au point du jour l’arrose ;

 

La grâce dans sa feuille et l’amour se repose*

Embaumant les jardins et les arbres d’odeur ;

Mais battue ou de pluie ou d’excessive ardeur,

Languissante elle meurt feuille à feuille déclose.

 

Ainsi en ta première et jeune nouveauté,

Quand la terre et le ciel honoraient ta beauté

La Parque  t’a tuée, et cendre tu reposes.

 

Pour obsèques reçois mes larmes et mes pleurs,

Ce vase plein de lait, ce panier plein de fleurs,

Afin que vif et mort ton corps ne soit que roses.

 

Ronsard Sur la mort de Marie, V (1578)

 

Et puis voici quelques unes de leurs trouvailles.