J’ai rencontré Matak Bakayoko, 25 ans (nom inventé par la rédaction), un ancien habitant du Soudan, dans un café loin des regards et des patrouilles policières. (Traduit de l’anglais en français par la rédaction.)

D’où veniez vous ?

Je viens du Soudan

Depuis quand êtes-vous dans cette situation ?

Je suis arrivé en France il y a 13 jours

Pourquoi êtes-vous partis ?

Mon pays est en guerre, il est instable. Les clans chrétiens ne cessent de se monter contre le gouvernement musulman ! Mon frère s’est fait tué dans cette guerre je ne voulais pas mette ma vie en danger !

Comment êtes-vous partis ?

J’ai changé sept fois de transport pour me rendre jusqu’au Maroc, j’ai du débourser 1340 € ensuite, j’ai étais aidé par des touristes espagnols, ils m’ont amenés en Espagne pour 1100 €. D’Algesiras à Barcelone j’ai du prendre 2 trains différents je suis rentré clandestinement avec de faux billets pour 970 €. Arrivé à Barcelone j’ai payé 650 € une voiture de passeur pour me faire escorter jusqu’à Bordeaux.

Comment avez-vous trouvé les fonds nécessaires pour cette immigration ?

Toute ma famille a participé, car eux ils ne veulent pas quitter leur pays mais ils le voulaient pour moi. Les amis et mon travail m’ont permis de récolter le reste.

Combien de temps avez-vous mis ?

Pour Soudan-Maroc 15 nuits et 15 jours, Maroc-Espagne 3H30 Algeciras-Cordoue 3H15, Cordoue-Barcelone 4H20, et Barcelone-Bordeaux 6H20.


Quels contacts avez-vous trouvé en France ?

J’ai d’abord cherché les différentes associations, et j’en ai trouvé une : l’ASTI (voir article ASTI 16/03/11, ndlr) grâce à celle-ci j'ai pu prendre des cours de français, 4 fois par semaine avec une bénévole et deux autres immigrés dans ma situation. Combien de temps pensez-vous encore tenir dans cette situation ?

 Combien de temps pensez-vous encore tenir dans cette situation ?

Vous savez, ce n’est pas un choix mais une obligation vitale que je sois là, donc je compte tenir le temps qu’il faudra juste pour éviter de rentrer et de voir mon pays en guerre !

Combien de personnes dans votre situation vivent avec vous au quotidien ?

Je croise des gens, beaucoup de gens dans ma situation, dans les associations, dans les mairies, dans les centres d’immigré. On se parle, la solidarité est très présente, mais des clans se forment par pays. Moi, je reste avec des Soudanais...

Comment envisagez-vous l’avenir maintenant ?

Je veux devenir citoyen français je veux faire partis de ce pays, j’ai fais des études, je suis éduqué je pense pouvoir trouver un emploi, et qui sait peut-être fonder une famille.


Propos recueillis par : Victoire R

Traduit de l’anglais au français par : Paul DUPONT