J’ai rencontré Bakko, un jeune clandestin, qui a gentiment accepté de répondre à mes questions dans un petit bar, à l’abri des regards.

   

 

Bonjour Bakko ! Comment allez-vous ? Bonjour ! Très bien, merci, et vous ?

 

Bien ! D’où venez-vous ? Je viens de Boussouma, un petit village du Burkina Faso. J’y vis avec ma femme et mes six enfants.

 

Pourquoi avez-vous décidé d’immigrer ? J’ai pris la décision de quitter mon village car la pauvreté est trop présente. Je ne supportais plus de ne pas pouvoir nourrir ma famille. Je suis le chef de famille et c’est à moi de faire le premier pas. J’ai décidé d’immigrer pour aller leur chercher un meilleur avenir.

 

Pourquoi en France ? Quand j’étais petit, mon père avait choisi de partir en France. Il vantait ce pays ! Il y est parvenu, mais malheureusement il s’est fait arrêter un mois après son arrivée à Paris et a été rapatrié au Burkina Faso. Il avait tout de même rencontré quelques personnes qui l’avaient aidé, et m’avait donné leurs adresses au cas où je déciderai de partir à mon tour. C’était donc naturel pour moi d’aller en France plutôt que dans un autre pays !

 

Comment êtes-vous venu ? J’ai d’abord rejoint le Nord de l’Afrique à l’aide des passeurs, puis je me suis caché, avec d’autres immigrés, dans la soute d’un bateau. Arrivé en France, j’ai réussi à remonter jusqu’à Paris grâce à un homme que mon père avait rencontré à Marseille lors de son voyage.

 

Quels sont les problèmes que vous avez rencontrés pendant le voyage ? Le voyage est très difficile. Nous vivons dans la peur en permanence. Le mode de vie est très pénible. On a soif, faim, et le moral cassé. Dans la soute du bateau, nous étions tous entassés et certains avaient le mal de mer. On étouffait !

 

Durant le voyage avez-vous eu envie de faire demi-tour ? Oui, mais à chaque fois que j’y pensais je me remotivais en pensant à ma famille, c’est pour eux que je le faisais. Mon père avait tenu bon, donc je devais faire de même. Et le fait d’être avec d’autres immigrés durant le voyage était rassurant.

 

Avez-vous bien été intégré en France ? Pour l’instant j’ai encore très peur de me faire arrêter, donc je ne parle pas à beaucoup de personnes. Je fais  des petits travails ‘au noir’. Je dors dans des squats.

 

Avez-vous des nouvelles de votre famille ? Oui, un petit peu ! J’ai reçu une lettre ! Elle me manque beaucoup ! J’économise pour leur envoyé de l’argent.

 

 Des personnes de votre ancien pays ont-elles décidées de vous rejoindre ? Dans leur lettre, ma famille dit que certains amis ont décidé de tentes de venir en France en apprenant que j’y étais parvenu.

 

Avez-vous déjà regretté d’être venu en France ? Ici c’est sûre, mais pas plus que dans mon village ! Je fais ça pour le bien de ma famille, donc même si elle me manque énormément, je ne regrette pas !

 

Merci beaucoup Bakko, je vous souhaite bonne chance pour la suite !

Je vous en prie ! Au revoir !

 

 

Bénédicte N.